11 avril 2019 — Les jeunes de la rue priorisent bien souvent leurs animaux avant eux-mêmes. C’est ce que constate Mélanie Cukierman, vétérinaire, qui a donné (jusqu’à présent) des centaines d’heures à la Clinique des animaux des jeunes de la rue.
Pour la bonne cause
Affiliée à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, cette clinique a été lancée en novembre 2000. Quelques années après sa fondation, la Dre Cukierman s’y est jointe pendant ses études.
« Dès mon entrée en médecine vétérinaire, je voulais faire partie de ce programme, dit-elle. Je voulais aider les jeunes de la rue. Bien sûr, j’ai besoin que la clinique m’encadre, mais si je devais le faire seule, je le ferais. Ils le méritent. »
Tout ce qu’ils ont
Parfois, les animaux sont tout ce qu’ils ont, observe-t-elle. Ils ne peuvent pas payer 1000 $ pour un traitement, mais ils donneraient la lune pour les soigner.
Certaines personnes croient que les jeunes de la rue maltraitent leurs animaux, en les forçant à vivre dans des conditions difficiles. Il convient donc d’apporter des nuances à ces affirmations. « Lorsqu’il pleut, les animaux sont généralement sous le manteau de leur maître. Les jeunes en prennent vraiment soin. C’est comme leur famille. Les animaux sont souvent en meilleur état qu’eux », fait savoir la Dre Cukierman.
Mendier pour un animal
Elle ajoute que les jeunes nourrissent bien souvent leur animal avant eux-mêmes. Ils mendient pour avoir l’argent nécessaire à l’achat d’une nourriture de qualité. « Je n’ai jamais vu des dents d’animaux aussi belles que celles des chiens de la rue », dit-elle.
Ils ont la vie moins facile que ceux qui vivent à l’intérieur, mais sont en général plus costauds, en ce sens que ce ne sont pas des chiens de petite taille. La Dre Cukierman dit avoir déjà vu un chien vêtu d’un manteau et de bottes, afin d’affronter les rigueurs de l’hiver. Son maître n’en avait pas.
Réunion Chez Pops
Plusieurs équipes au sein desquelles se trouve un vétérinaire, un étudiant en médecine vétérinaire et un technicien en soins animaliers se réunissent, une soirée par mois, au centre communautaire Dans la rue Chez Pops (à Montréal). Ensemble, ils interviennent pour tenter de répondre aux besoins des animaux des jeunes de la rue.
Ils sont affligés des mêmes problèmes que ceux que l’on observe (habituellement) chez les animaux en général, par exemple des infections aux oreilles ou des problèmes de peau. Les vers intestinaux et les puces sont souvent observés, selon le style de vie qu’ils mènent et les contacts qu’ils établissent avec leurs congénères.
Les espèces les plus courantes sont les chats, les rats, les furets, les lapins et les hérissons, mais surtout les chiens. Leurs adoptants se collent sur eux durant l’hiver pour se réchauffer. Ces animaux agissent aussi comme des protecteurs, ce qui est très sécurisant.
Photo: Lepale
Pour en savoir plus sur la Clinique des animaux des jeunes de la rue, on peut cliquer sur cet hyperlien.
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Source: La Presse