27 avril 2017 — Les chats errants sont légion dans les rues de Montréal. Verdun n’échappe pas à cette réalité, où il s’en trouve un nombre effarant. Ils ont été abandonnés par leur maître, sont nés dehors ou ont été perdus.
Ces félins sans attache se baladent dans un environnement bien souvent inhospitalier. On les retrouve entre autres dans les ruelles, les terrains vacants, les parcs et autres espaces verts, mais aussi sous des balcons, où ils ont élu domicile avec leur portée.
Les dirigeants du Refuge pour chats de Verdun observent ce constat quotidiennement. Créé en 1999, cet organisme accueille non seulement des chats trouvés dans la rue, mais également ceux que leurs maîtres ne peuvent plus garder. Les motifs pour s’en défaire sont nombreux : allergies, naissance d’un nouveau-né, maladies, transferts du maître dans une résidence pour personnes âgées, décès ou incapacité financière pour soigner l’animal figurent parmi les raisons évoquées. Ces félins sont laissés pour compte. Ils traînent dans la rue, peuvent être en mauvaise santé et victimes de cruauté.
Pour la vie
“Une adoption, c’est pour la vie. Malheureusement, cet énoncé n’est pas toujours bien compris”, retient Nicole Bouthillier, responsable des communications et des relations publiques au Refuge. Acquérir un chat ne doit pas se faire sous le coup de l’émotion. “Certains adoptants se laissent séduire par un chaton, mais une fois l’animal devenu grand, ils leur ouvrent très facilement la porte de sortie”, ajoute-t-elle.
Bien évidemment, se départir d’un animal peut être imprévu et inévitable. Néanmoins, bon nombre d’abandons auraient pu être évités, si une réflexion avait été faite en amont. Autrement dit, les personnes intéressées à adopter un chat doivent faire un examen de conscience approfondi. En s’interrogeant sérieusement sur leur capacité d’en avoir un, elles pourront ainsi prendre une décision éclairée. Il faut savoir, entre autres, qu’un animal domestique doit manger une nourriture de qualité, recevoir des traitements préventifs, par exemple des vaccins et être soigné adéquatement s’il est malade.
Foyers d’accueil à la maison
Le Refuge pour chats de Verdun, qui ne pratique aucune euthanasie, a choisi une autre voie que la garde d’animaux en établissement. On a plutôt recruté des familles d’accueil bénévoles pour s’en occuper chez eux. La garde peut durer quelques mois ou s’échelonner sur plus d’une année, jusqu’à ce que de nouveaux adoptants soient trouvés.
Les bénévoles mandatés doivent satisfaire certaines exigences, par exemple en ce qui a trait à la « ponctualité » et au « sens de l’engagement ». Le Refuge compte actuellement 6 foyers d’accueil d’une grande taille, ainsi que 12 plus petits. Il en faut plus, car actuellement, sa capacité d’accueil ne suffit pas à la tâche.
Chats mal en point
« Nous avons un jour récupéré un chat âgé dans la rue. Il avait perdu toutes ses dents et ressentait une douleur si intense qu’il ne mangeait plus. Le pauvre se laissait mourir. L’animal a finalement été placé en foyer d’accueil », raconte Nicole Bouthillier, qui planifie également des entrevues auprès d’adoptants potentiels, ainsi qu’avec ceux qui souhaitent devenir familles d’accueil pour chats du Refuge. Après avoir reçu des soins, il a recouvré la santé et peut désormais vivre dignement.
Un autre chat sorti de l’enfer avait le poil tapissé de chardons. Il souffrait également d’abcès multiples. Son visage était boursouflé, au point que l’on ne voyait pratiquement plus ses yeux. Nous nous sommes demandé comment il a pu survivre, étant donné son état précaire. Ce félin vivait sur un terrain en développement, à Verdun, où d’autres chats sans domicile fixe se trouvaient également. Il a dû se bagarrer à plusieurs reprises avec ses semblables.
Une affaire de coeur
Accueillir un chat dans sa maison ou son appartement est une affaire de cœur. Il faut ressentir un amour inconditionnel et indéfectible pour lui. En accueillant des félins chez eux, les bénévoles du Refuge participent au mieux-être d’animaux qui, en retour, ne demandent qu’à exprimer leur gratitude ainsi qu’une reconnaissance.
Tous les animaux ont droit au respect et à la déférence. Mahatma Gandhi n’a-t-il pas dit, un jour, que “l’on peut juger la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités?” Cette réflexion devenue célèbre interpellera, il faut l’espérer, ceux qui se sentiront concernés par cet énoncé.
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Photo 1: Petra Blahoutova
Photo 2: Yolanda
Photo 3: Orsio