Charlie nous a quittés le 5 novembre

7 novembre 2018 — Le 5 novembre a été marqué par le décès de Charlotte, alias Charlie, qui a rendu l’âme à 17 ans et demi. Elle était la fidèle compagne de ma compagne. Sa complice en toute circonstance. Une chatte discrète, mais combien attachante par sa gentillesse dépourvue de malice J’expérimente la mort d’un félin pour la troisième fois, et je dois dire que l’euthanasie me laisse un goût étrange en bouche.

Voir la vie s’éteindre et quitter notre dimension, par je ne sais quelle opération divine, m’expose à une euphorie teintée d’interrogations.

En route vers l’insouciance

J’ai vu cette chatte s’éteindre devant moi. France aussi. Notre vétérinaire lui a d’abord administré un calmant. L’instant d’après, elle s’est décontractée pour plonger dans un état d’insouciance. Je précise que Charlie souffrait d’une insuffisance rénale. Eh oui, tout comme Mimi. Elle devait également composer avec une hyperthyroïdie. Puis, la dose fatale a suivi. Une seconde a suffi pour que la vie quitte son corps meurtri. Une seconde ultime pour que s’envolent les souvenirs d’une vie.

Je fixais son regard vide, à la fois troublé et fasciné par cette absence soudaine, par la fatalité inébranlable qui secoue nos plus grandes certitudes. Il ne faisait plus aucun doute qu’un jour, il m’arriverait la même chose. Où serai-je lorsque l’heure fatidique arrivera? Est-ce que j’aurai la capacité d’apprivoiser la fin du parcours? Je me retrouverai là, au bout du chemin qui se termine par un plongeon dans le vide, accompagné d’un sentiment d’apesanteur indescriptible.

Au revoir

Je me souviens qu’un jour avant son euthanasie, Charlie peinait à se déplacer, accablée par la lourdeur du temps qui avait fait son œuvre, prisonnière d’un corps qu’elle ne contrôlait plus. Je me suis allongé par terre, près d’elle, et lui ai demandé si elle avait eu une bonne vie sur Terre? Si elle avait été heureuse avec nous? Elle est alors venue se blottir contre moi, comme pour me remercier et me dire au revoir. Mais surtout, pour me faire savoir qu’elle m’avait aimé, même si je n’ai jamais réellement cultivé de liens étroits avec elle.

C’était bel et bien ce qu’elle communiquait. Encore une fois, j’ai été surpris par l’intelligence émotionnelle d’un animal qui ne savait que trop bien ce qui se passait. Qui voulait quitter la gravité terrestre en symbiose avec notre humanité. En cherchant une dernière fois ses repères avec ceux qui avaient meublé sa vie. C’est-à-dire nous, France et moi. Tout cela pour dire que je suis convaincu, plus que jamais, qu’après cette existence, nous aboutirons quelque part, ailleurs, vers d’autres avenues où nous attendent des âmes connues.

Merci pour tout!

Merci à Charlie pour son humeur égale; pour son tempérament pacifique; pour avoir été fidèle et n’avoir jamais rien demandé, sinon que d’être aimée comme elle a si bien su nous rendre cet amour; pour nous avoir révélé des choses sur nous-mêmes; pour avoir si bien exprimé ce que représente un lien indéfectible; et pour avoir été authentique.

La mort de cet animal nous a brisé le cœur, néanmoins, Charlie demeurera présente jusqu’à la nuit des temps, jusqu’au nouvel épisode dans lequel elle fera figure de protagoniste. Merci à toi chère petite chatte! Puisse ton âme reposer dans la plénitude jusqu’au prochain voyage, vers d’autres ailleurs où nous saurons te retrouver.

François G. Cellier
Éditeur
Réalité Animale