22 mai 2018 — Kolony Robotic a mis au point un robot qui tient compagnie aux chiens et aux chats, en l’absence de leur maître. Ses cofondateurs, Michael Simard et Pascal Tremblay, se sont notamment intéressés à l’anxiété de séparation, qui affecte plusieurs canidés laissés seuls à la maison, pour en arriver à concevoir une machine qu’ils ont baptisée MIA.
Pascal Tremblay est celui qui a imaginé le concept, après avoir cherché comment occuper son propre chien, lorsqu’il ne pouvait le faire lui-même parce qu’absent du domicile. Camtoy a créé un produit similaire en France appelé Laïka. Cet appareil, qui sera disponible en septembre prochain, a une forme cylindrique, alors que MIA est ronde. Mais la différence entre les deux produits s’arrête là, car ils sont conçus pour accomplir sensiblement les mêmes choses.
Caméra et haut-parleur
Ces robots sont entre autres équipés d’un micro, d’un haut-parleur et d’un récipient dans lequel des croquettes pour animaux peuvent être emmagasinées. Elles seront redistribuées à intervalles réguliers, selon la programmation choisie. Et tout comme Laïka, MIA est équipée d’une caméra, à la différence qu’elle n’a pas été intégrée à même l’appareil. On peut l’installer n’importe où dans une pièce, si bien que l’usager qui a choisi l’option MIACAM, utilisée au moyen d’une application pour téléphones intelligents, peut observer son animal en temps réel sans avoir la vue obstruée.
Pourquoi une caméra externe? « Après l’avoir placée dans l’appareil, nous avons constaté la difficulté à bien voir l’animal. Cela est d’autant plus vrai si le chien ou le chat se trouve derrière ou à côté du robot. Et comme MIA bouge beaucoup, la nausée n’était jamais bien loin », ont précisé à la blague les deux inventeurs. Par ailleurs, advenant que le chien se mette à japper, le maître sera prévenu par son téléphone intelligent, moyennant l’achat du détecteur d’aboiements appelé Woofbox.
En somme, MIA est un robot automatisé et autonome à 100 %. Il fonctionne au moyen d’une application intuitive pour téléphone intelligent, qui permet plusieurs réglages, par exemple la quantité de nourriture à distribuer, les périodes quotidiennes allouées au jeu ou la vitesse du robot. On peut même choisir la couleur de ses yeux. Cet appareil, qui est conçu en écosystème, comportera éventuellement d’autres accessoires qui pourront s’y greffer.
Ce qu’en pense une spécialiste
Réalité Animale a demandé à Natalie Robidoux, Comportementaliste Praticienne membre de l’APCP, d’évaluer la pertinence et l’efficacité du robot MIA. Elle-même a profité d’une campagne de sociofinancement du produit, sur Kickstarter, afin d’en acquérir un à moitié prix. En tant qu’éleveuse éthique de chats Balinais, elle a trouvé plusieurs utilités à ce produit. « Néanmoins, soyons clairs d’emblée : MIA n’aidera pas un chien à modifier ses comportements indésirables. Il lui offrira néanmoins une option de jeu supplémentaire », dit-elle.
Parmi les fonctionnalités propres à cet appareil, « La caméra représente une option intéressante, encore qu’elle ne s’active que lorsque MIA est en fonction, et que l’animal suit le robot. Quant au distributeur de croquettes, il s’apparente à une mangeoire interactive, en quelque sorte. Les animaux vont l’adorer, car tous aiment les collations. Qui plus est, ce distributeur fera bouger l’animal en le faisant manger lentement, ce qui lui fera faire de l’exercice et l’obligera à bien mastiquer. Mais une mangeoire interactive mobile telle le Pipolino fait le même travail », souligne-t-elle.
Un robot testé
MIA a été testée sur plusieurs chiens et chats. Par conséquent, ses créateurs assurent que le produit fonctionne à tous les coups. Pour obtenir ce résultat, il a fallu apporter quelques modifications pendant les tests, parce que certains animaux cherchaient à le mordre ou à le mâcher. L’appareil est donc conçu pour résister aux morsures, grâce à ses formes rondes. L’autre enjeu portait sur l’autonomie du robot, afin qu’il puisse éviter tous les obstacles et être autonome à 100 %. On y est parvenu en ajustant la programmation et les algorithmes.
« Ce robot ne remplace pas le maître d’un animal. Il est conçu pour le désennuyer temporairement », indique Michael Simard. MIA risque toutefois d’être bernée par certains chiens plus futés que d’autres, qui comprendront très vite qu’en aboyant, ils recevront des croquettes, laisse entendre Natalie Robidoux. Cela dit, cet appareil propose une alternative aux animaux qui sont seuls à la maison, ce qui ne peut que contribuer à améliorer leur qualité de vie.
NDLR : Les premières livraisons du robot MIA sont prévues en décembre prochain. Elles seront destinées à ceux qui l’ont acheté sur Kickstarter, où il y est encore disponible à 169 $ canadiens (plus taxes). Le prix passera à 300 $ (plus taxes) en 2019, excluant la MIACAM et la Woofbox.
Photos: Courtoisie Kolony Robotic
Photo 2: Woofbox
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