27 août 2015 — Les animaux de race ne sont pas tous chez les éleveurs. À preuve, on en trouve un certain nombre placé en adoption. Parmi eux figurent des lévriers qui, après avoir couru à fond de train sur une piste de course, sont mis au rancart. Or, qu’advient-il d’eux lorsqu’ils ne sont plus utiles dans un canidrome?
Un certain nombre ont droit à une seconde vie avec de nouveaux maîtres. Au Québec, S.O.S Lévrier Québec se charge d’en rapatrier des États-Unis depuis 1999. Cet organisme sans but lucratif a permis, jusqu’à présent, l’adoption d’environ 800 lévriers de course dont la carrière était arrivée à terme.
Un tempérament doux
Philippe Chatelain est littéralement « tombé en amour » avec ces chiens de race. Lui-même propriétaire d’une femelle lévrier depuis 2008, baptisée Talina, il a pu apprécier son tempérament doux et empreint d’une grande sensibilité. Pendant qu’elle courait, Talina s’appelait Catalina’s Way. Sa carrière s’est résumée à une trentaine de courses. Elle a ensuite été mise à la retraite à deux ans. Comme il a toujours travaillé dans le domaine de la location automobile, Philippe Chatelain fournit des véhicules, à l’occasion, pour faciliter le transport visant à aller chercher ces lévriers. Leur existence changera du tout au tout.
« Ils n’ont pas connu autre chose que des chenils et des pistes de course. Il leur faut donc du temps pour s’acclimater à leur nouvel environnement », dit-il. À titre d’exemple, ces lévriers n’ont jamais gravi d’escaliers et ignorent à quoi ressemble une fenêtre. Au début, il faut les tenir loin des portes vitrées, car ils pourraient s’y cogner le museau. Les bruits familiers pour l’humain leur sont également inconnus, dont ceux qui émanent d’une télévision ou d’un aspirateur. Pour le maître adoptif d’un lévrier qui arrive de chez S.O.S Lévriers Québec, les premières semaines sont consacrées à son adaptation à un Nouveau Monde.
Cela dit, les lévriers gagnent à être connus. « Ils ont un comportement zen et sont très calmes, au point de se fondre dans le décor », nous dit Philippe Chatelain. Ces chiens ont une intelligence intuitive. « On a l’impression qu’ils nous regardent et qu’ils nous comprennent, ce qui les rend d’autant plus attachants », ajoute-t-il. Ils observent leur maître et ont tendance à les suivre un peu partout. Leur poil est court et il ne s’y dégage aucune odeur. En outre, ces chiens ont appris très jeunes à être propres et à demander la porte, au besoin.
Une histoire ancienne
Le pedigree des lévriers de course date du début des années 1800. Il a été établi en Angleterre. Élevés dans un but bien précis, ces animaux ont bénéficié d’une très bonne diversification génétique, laquelle s’est maintenue au fil du temps. Également reconnus comme d’excellents chiens de chasse, ils atteignent une vitesse de 75 kilomètres à l’heure en quelques secondes seulement. Seul le guépard est plus rapide qu’eux.
Chez S.O.S Lévriers Québec, le processus d’adoption est assorti d’entrevues avec des candidats potentiels. Ces derniers doivent répondre à certains critères de sélection, afin d’assurer que ces chiens se retrouvent aux bons endroits. Lorsque quatre ou cinq familles adoptives sont placées sur une liste d’attente, S.O.S Lévriers Québec entreprend un voyage pour aller chercher une demi-douzaine de lévriers.
Arrivés à destination, ces animaux sont pris en charge et reçoivent les attentions requises. Une fois intégrés à leur foyer d’adoption, ils font l’objet d’un suivi pendant deux semaines. Il n’en coûtera à leur nouveau maître que 350 $ pour en adopter un, ce qui permet d’assumer les frais relatifs au transport, à la vermifugation et aux autres traitements préventifs. Tous les chiens sont stérilisés. Une fois adoptés, il ne reste plus qu’à s’occuper d’eux et à cultiver une relation qui sera des plus profitables.
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Photo 1: Courtoise S.O.S Lévrier Québec
Photo 2: Dollar Photo Club/EcoView
Photo 3: Dollar Photo Club/andreaobzerova
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