1er mai 2020 — Réalité Animale a présenté sa première webradio en mode webinaire. Pour l’occasion, son animateur, François G. Cellier — également éditeur de ce portail — a couvert plusieurs thématiques. Il a surtout été question du coronavirus (COVID-19) contracté d’humains à chiens et à chats, de l’élevage éthique et de la zoothérapie.
La Dre Christiane Bédard-Royal, éleveuse éthique et médecin vétérinaire en grande population canine et féline, Natalie Robidoux, éleveuse éthique et comportementaliste praticienne, ainsi que Sylvie Lamoureux, zoothérapeute certifiée et juge international pour les chats, ont répondu à plusieurs questions et alimenté le débat.
Coronavirus versus félins et canidés
Tout d’abord, Christiane a apporté plusieurs précisions à propos du coronavirus, qui fait des ravages à l’échelle planétaire. Des humains l’ont transmis à quelques chiens et chats récemment, bien que ces cas soient très rares. « Chez l’humain, il existe quatre types de coronavirus, en plus de la COVID-19. Du côté des animaux, selon l’espèce, il y en a également quelques-uns », dit-elle.
Les chats peuvent être affectés par un coronavirus de type digestif. Celui-ci s’exprime par une péritonite infectieuse féline (PIF) et s’attaque surtout aux chatons. Plus ils sont jeunes, plus ils sont à risque. Dans presque tous les cas, ce coronavirus leur est fatal, bien qu’il ne soit pas transmissible aux personnes.
Par ailleurs, la COVID-19 s’attaque principalement au genre humain. Elle est contagieuse d’une personne à l’autre, et dans de très rares cas, d’un humain à un chat. À l’inverse, pour le moment du moins, ce virus ne semble pas se transmettre du chat à l’homme ni entre les félins.
Symptômes observés
La littérature nous a appris que quelques chats l’ont contracté de personnes atteintes, néanmoins tous s’en sont remis après environ 10 jours. Parmi les symptômes observés, les troubles digestifs apparaissent, à savoir une perte d’appétit, des diarrhées, des vomissements et des difficultés respiratoires. Après quoi, l’animal affecté en guérit et il appert qu’il n’est plus porteur du virus.
Il a également été question des demandes d’adoption accrues pour adopter un animal de compagnie, en raison du confinement qui crée une solitude insoutenable pour plusieurs personnes. Malheureusement, l’attente est plus longue pour ce faire, en raison des mesures de distanciation sociale préconisées par le gouvernement. Cela fait en sorte qu’adopter un animal oblige à s’y prendre autrement.
La demande pour des animaux de race a été plus élevée que prévu, alors que les éleveurs ont ralenti la cadence, car le Québec a été mis sur « pause », en vertu des consignes sanitaires décrétées par le gouvernement. Une pénurie d’animaux est donc possible dans certaines régions québécoises.
Adoption sur rendez-vous
À la SPCA de Montréal, ainsi que dans d’autres SPA québécoises, il faut transmettre une demande d’adoption par courriel, attendre son traitement et ensuite, si un candidat répond aux critères établis, ce dernier peut aller voir les animaux disponibles sur place.
L’adoption d’animaux de race passe par une procédure similaire. Dans tous les cas, cela peut représenter un frein à l’adoption, par exemple au regard des chats de race Bengal, une espèce féline considérée comme hypoallergène. Cela signifie que les risques de réaction allergiques sont moindres, bien qu’ils demeurent possibles. Or, pour savoir si un éventuel adoptant est allergique à un Bengal, il doit le rencontrer en personne et passer au moins une heure en sa compagnie.
Pour surmonter cet obstacle, un rendez-vous individuel doit être pris avec la personne intéressée, afin que cette dernière soit mise en contact avec l’animal, seule manière de confirmer ou non l’absence d’allergies. Mais voilà, les mesures de confinement compliquent les choses à cet égard.
Vaccins discrétionnaires
Concernant les vaccins, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a demandé à ses membres d’agir avec jugement et professionnalisme. Par conséquent, chacun doit déterminer ceux qui leur apparaissent essentiels ou non.
« Dans certaines régions du Québec, des vétérinaires refusent d’administrer les vaccins d’usage aux animaux d’éleveurs, car ils considèrent ces vaccins non essentiels. En revanche, d’autres comprennent qu’ils sont cruciaux, afin d’éviter les épidémies au sein d’élevages », nous dit Christiane Bédard. La même règle discrétionnaire s’applique pour la stérilisation.
Les éleveurs victimes de préjugés
Cette webradio a aussi traité d’une perception parfois négative dont sont victimes les éleveurs, sous prétexte qu’ils feraient de l’argent sur le dos des animaux. Or, plusieurs d’entre eux ne s’enrichissent pas avec cette activité, bien au contraire.
« Je n’ai jamais fait ça pour l’argent, mais par pure passion. Le temps et l’argent investis dans l’élevage sont énormes. On en passe même des nuits blanches. En outre, les soins prodigués par des vétérinaires sont dispendieux. Mais la partie la plus difficile liée à cette activité demeure le choix des adoptants. Il faut trouver l’âme sœur, ce qui peut représenter tout un défi », fait savoir Sylvie Lamoureux, qui élève ses propres chiens de race Teckel, dont certains seront sélectionnés pour travailler en zoothérapie.
Pour sa part, Natalie Robidoux ne permet pas les adoptions avec des personnes incompatibles, sauf que le coronavirus rend la distinction plus difficile à faire entre les bons et les mauvais candidats. « La COVID-19 ne procure pas le même ressenti avec les éventuels adoptants. C’est un peu comme les rencontres en ligne, une approche qui vaut ce qu’elle vaut. En somme, cette situation est plus anxiogène pour un éleveur », dit-elle.
Pour leur part, les adoptants doivent se fier aux photos, à des communications téléphoniques ou des vidéos. « Ce n’est vraiment pas la même chose, car les gens n’ont pas eu un contact réel avec l’animal. De plus, on ne les voit pas interagir avec l’ensemble de la chatterie. Ces chats sont comme nos petits bébés qu’on laisse partir », d’ajouter Natalie Robidoux. Pour tout dire, la vente d’un animal devrait toujours reposer sur une relation de confiance mutuelle.
On ne s’improvise pas zoothérapeute
Par ailleurs, Sylvie Lamoureux a parlé de zoothérapie, expliquant que cette activité, si elle est pratiquée par un zoothérapeute certifié, n’a rien à voir avec les zoothérapeutes improvisés. « J’ai suivi quelque 585 heures de formation et obtenu une Attestation d’études collégiales (AEC), afin de devenir zoothérapeute », précise-t-elle. Ce diplôme est incontournable pour exercer cette activité dans un cadre professionnel. « Autrement dit, je travaille avec une équipe multidisciplinaire pour accomplir ma tâche, par exemple des travailleurs sociaux, des infirmières et des ergothérapeutes », précise Sylvie Lamoureux.
Pour en savoir plus sur ce webinaire, qui a été présentée en direct sur la page Facebook de Réalité Animale, les internautes sont invités à regarder l’intégralité de la vidéo qui reprend cette émission.
Vous aimez cet article? Aimez-nous sur Facebook.