Billy manque toujours à l’appel

Par François G. Cellier

Young Parrot

13 juillet 2015 — Josée Dubreuil a perdu l’un de ses huit perroquets en 2008. C’était un jardine nommé Billy. Elle y était très attachée. Depuis ce temps, ses recherches afin de le retrouver n’ont jamais cessé. En parcourant les sites d’information du Web qui traitent des perroquets perdus, trouvés ou volés, elle a réalisé que les services d’assistance en cette matière sont rares au Québec.

Pour contribuer à combler cette lacune, Josée Dubreuil a créé perroquet secours.com. Elle chapeaute aussi l’organisme à but non lucratif qui porte le même nom, et pour lequel entre 120 et 150 bénévoles sont à l’œuvre, incluant 65 familles d’accueil.

Lorsque Billy s’est enfui par la porte entrouverte de sa maison motorisée, au Parc Ivy Lea (en Ontario), personne n’aurait pu réagir à temps pour l’en empêcher. L’animal se trouvait perché sur la banquette du passager, tout près de la portière. Il a eu peur du bruit généré par son ouverture, qui était très mince, et a pris la poudre d’escampette. Billy est ensuite allé se poser sur la cime d’un arbre d’une hauteur d’environ 150 pieds. À une telle altitude, il faut habituellement quelques jours à un perroquet pour figurer comment en redescendre.

Bienvenue dans la nature

Perroquet Secours 1Au bout d’un moment, trois corbeaux l’ont pris en chasse, car il se trouvait dans leur territoire. Il a donc fui la branche sur laquelle il était perché, et on ne l’a pas revu de la journée. Le lendemain, sa propriétaire a sillonné les moindres recoins du camping où elle se trouvait. Après un certain temps à le chercher, elle a repéré une silhouette qui ressemblait à celle de Billy. Il était posé sur la branche d’un arbre un peu moins haut que le premier (environ 100 pieds). En l’appelant par son nom, il a fait deux ou trois survols au-dessus d’elle. Mais comme l’oiseau ne pouvait pas atterrir et qu’il était en panique, il s’est réfugié dans la forêt avoisinante.

Le lendemain, Billy est réapparu derrière la maison motorisée et a ensuite emprunté l’allée principale du camping, tandis que Josée Dubreuil courait derrière lui dans l’espoir de l’attraper. « Je l’ai une nouvelle fois appelé par son nom, il s’est retourné, puis je ne l’ai plus jamais revu », raconte Josée Dubreuil avec le trémolo dans la voix.

Des oiseaux très attachants

« L’interaction avec un perroquet est la même, à peu de choses près, que celle cultivée avec un enfant qui commence à parler et à comprendre des choses. C’est ce qui les rend si attachants », dit-elle. Mais contrairement aux chiens, gagner leur confiance peut prendre des semaines, des mois et même des années. Les perroquets sont sur le qui-vive et aux aguets en toute circonstance, car leur survie en dépend.

Perroquets 6Généralement, ces oiseaux n’aiment pas l’isolement ou être maintenus en cage en permanence, car ils sont de nature grégaire. À défaut d’être intégrés à un bon « noyau social », ils pourraient développer des problèmes de comportement, par exemple s’arracher les plumes et devenir agressifs.

En revanche, si leurs besoins sont comblés, tout ira bien. Lorsqu’elle va à leur rencontre le matin, après s’être levée, Josée Dubreuil a droit à un concert de « coucous », de « allos » et d’autres mots que ses perroquets ont appris. Ils reproduisent non seulement les mots et les phrases prononcés par des humains, ils les associent également aux situations vécues.

Intelligents et allumés

Chez elle, les perroquets disent « miam-miam » et « menoum menoum » quand on leur apporte à manger. Son premier était un Quaker baptisé Paco. Il lui souhaitait « bonne nuit » lorsqu’il allait se coucher, ce qu’il ne faisait pas en plein jour. Cela confirme que les perroquets savent de quoi ils parlent! Pour tout dire, leur intelligence est remarquable, tout autant que leur longévité (entre 10 et 80 ans), dont ils sont souvent victimes d’ailleurs. Il faut savoir que sur environ 6000 individus répertoriés au Québec, une majorité changera de famille plus d’une fois.

Perroquets Secours 3Tout le monde n’est pas fait pour avoir un perroquet. Il faut lui offrir un environnement adapté à sa réalité, et accepter d’investir un certain montant d’argent (annuellement) pour assurer son bien-être. Si ces conditions ne sont pas satisfaites, mieux vaut ne pas acheter ou adopter un perroquet, car cette aventure pourrait s’avérer hasardeuse.

La seconde et dernière partie de ce texte traitera notamment de l’organisme Perroquetsecours, ainsi que des méthodes préconisées pour retrouver la trace d’un perroquet en cavale.

Crédit photo : Perroquetsecours + Josée Dubreuil

Photo 1: Vanessa van Rensburg
Photo 2 : Perroquet gris d’Afrique repéré à Laval le 21 avril 2014 par le photographe Gil Landry, puis réuni par Perroquetsecours.
Photo 3 : La dernière nuit de Billy dans une maison motorisée avant sa fuite.
Photo 4 : Josée Dubreuil en compagnie de Paco, qui est décédé en mars 2015.

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