Par Daniel Filion
Consultant en comportement félin chez Éduchateur
27 octobre 2016 — Dans ma dernière chronique, j’ai expliqué aux internautes comment jouer avec son chat en trois étapes. Cela dit, si les félins ont des besoins ludiques, il faut savoir identifier les jouets qu’ils préfèrent, mais aussi connaître les limites à ne pas franchir pendant une session de jeu. On évitera ainsi les morsures potentiellement sévères.
Soyez naturel
L’un des jouets préférés du chat est le « bâton bibitte », au bout duquel se trouve un insecte. Mais attention, il ne faut pas faire tourner cet insecte en rond, et encore moins l’agiter brusquement de gauche à droite, car le tout ne serait pas réaliste. En règle générale, un insecte zigzague en plein vol. Sa trajectoire n’est ni circulaire ni linéaire.
Pour créer une simulation de jeu parfaite, ou presque, il faut imaginer différents mouvements déployés en mode aléatoire. Et afin d’exciter davantage les sens d’un félin, l’insecte doit se poser régulièrement, et même se cacher. Recréer les mêmes conditions que dans la nature est primordial, afin qu’un chat puisse exprimer pleinement les instincts de chasseur en lui.
Jeux de mains, jeux de vilains
Les mains ne devraient jamais être utilisées pour jouer avec un chat. Bien des gens s’adonnent à ce petit jeu sans savoir que les conséquences peuvent être néfastes. Pendant que l’animal est sur le dos, ils lui frottent énergiquement le ventre ou lui prennent la tête. En pareille situation, l’animal enserre la main avec ses pattes avant, car il la considère comme une proie. Il mord et utilise ses pattes arrière pour l’assommer, comme il le ferait en situation réelle.
L’ennui, avec ce rituel, c’est que le chat apprend que la main est un jouet avec lequel il a le droit de jouer. Éventuellement, et à un moment inattendu, il pourrait mordre très fort, que ce soit une main, un avant-bras ou une cheville, pour ne nommer que ces parties du corps. Je vois souvent des cas de ce genre dans ma pratique. Il faut à tout prix éviter d’en arriver là.
Sachez que lorsque des chatons jouent entre eux, la mère leur apprend à mesurer l’intensité des morsures. Chez certains éleveurs, les petits quittent le nid familial prématurément, soit après 8 semaines, alors qu’il faudrait attendre au moins 14 semaines. Résultat : l’éducation des chatons demeure incomplète, ce qui pourrait se traduire par des problèmes de comportement.
Troubles digestifs
La corde que l’on dandine est un autre jeu que les félins adorent. Mais il ne faut jamais la lui laisser en votre absence, car il pourrait l’avaler, comme le font des milliers de chats annuellement. En pareille situation, l’animal doit être vu par un vétérinaire, car cette ingestion peut créer des problèmes intestinaux qui sont parfois très dommageables. Idem pour les élastiques qui, s’ils sont avalés, se retrouvent bien souvent coincés quelque part dans le système digestif de l’animal. Pour réduire ces risques, mieux vaut opter pour des jouets bien conçus, et dont les pièces sont solidement fixées. Ces articles coûteront plus cher que d’autres, dont la qualité est moindre, mais leur résistance accrue pourrait faire la différence.
Une fois le jeu terminé, je recommande que les jouets de type bâton soient rangés. L’animal comprendra qu’ils ne sont utilisés qu’en mode interactif, ce qui maintiendra son intérêt pour le jouet en question. Tout cela contribuera au développement d’une relation positive avec un chat, qui percevra favorablement les épisodes ludiques qui lui seront consacrés.
Idéalement, il faut jouer avec son chat deux fois par jour, de 5 à 15 minutes par épisodes et sensiblement aux mêmes heures. Respecter cette routine aura des effets extrêmement bénéfiques. En sachant que son maître lui offrira deux sessions de jeu quotidiennement, l’animal se gardera des forces. On réduira ainsi les risques qu’il se déchaîne entre ces périodes, par exemple en détruisant les rouleaux de papier de toilette, voire d’autres objets domestiques. En somme, jouer avec son chat est certes une bonne habitude à prendre. Cela participera à réguler son tempérament, mais surtout à le rendre plus heureux.
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