Par François G. Cellier
18 février 2015 – La psychologie canine gagne à être connue. À tout le moins, les propriétaires de chiens doivent la maîtriser coûte que coûte, afin de mieux comprendre leur animal et développer une relation harmonieuse avec lui.
« Toutes les actions déployées par un chien lui rapporteront quelque chose au final. En d’autres termes, ce qu’il fait doit être payant. C’est aussi simple que cela! », nous dit Amélie Bourdon, éducatrice en comportement canin depuis 2007 chez Espace Chien, dont elle est copropriétaire avec Fanie Fréchette.
La grande séduction
Si un chien fouille dans une poubelle, c’est pour en tirer une denrée à manger. De même, il s’assoira en vue d’obtenir un biscuit, pour recevoir des caresses ou parce qu’on lui lancera une balle qu’il ira quérir. Les chiens cherchent essentiellement à plaire. C’est précisément le but avec l’approche dite du renforcement positif, cultivée au début des années 1980, qui vise à récompenser un chien pour ses bonnes actions. Elle fait opposition à la méthode répressive préconisée dans les années 1960, une époque pendant laquelle on utilisait le collier étrangleur.
De nos jours, plusieurs propriétaires de chiens utilisent encore cette méthode, qui consiste à être en mode punitif quand l’animal n’a pas opté pour la bonne action. Le chien apprendra ainsi ce qu’il ne doit pas faire, néanmoins, il ne saura pas quels sont les bons gestes à poser. Conséquences : il lui faudra plus de temps pour comprendre ce que l’on attend de lui, et son parcours sera truffé d’erreurs. À la longue, l’animal risque d’adopter une attitude craintive et confuse, en raison d’une difficulté à comprendre ce que son maître veut vraiment.
L’agressivité canine
Cet état d’esprit rendra un chien stressé, nerveux et agressif », d’ajouter Amélie Bourdon, qui a développé une expertise en comportements problématiques chez les chiens, plus particulièrement en ce qui a trait à la prévention et à la gestion de leur agressivité. Celui qui grogne et mord effraiera son maître qui pourrait vouloir s’en départir. Fort heureusement, Espace Chien a permis d’éviter l’euthanasie dans plusieurs cas. « La plupart du temps, un chien manifeste de l’agressivité quand il a peur », note Amélie Bourdon.
Cette agressivité peut avoir été causée par une mauvaise socialisation pendant le jeune âge. D’autres auront tendance à mordre si quelqu’un s’approche d’eux lorsqu’ils mangent, car ils auront l’impression qu’on veut voler leur nourriture. Il faut éliminer ces émotions qui reposent sur la peur, pour ensuite faire disparaître l’agressivité. À titre d’exemple, un chien qui craint la gent masculine recevra un biscuit, et ce, chaque fois qu’un homme passera près de lui. Petit à petit, la présence de ce dernier sera interprétée comme un événement positif. Cette technique est calquée sur le réflexe de Pavlov.
Être en symbiose avec son chien
Le taux de succès des éducateurs chez Espace Chien est excellent. Les résultats seront d’autant plus probants si les propriétaires de chiens appliquent, à la maison, les enseignements qu’ils ont appris. Les troubles d’anxiété requerront un peu plus de patience, mais dans l’ensemble, la réussite est toujours au rendez-vous si l’on y met du sien. Le but ultime consiste à être en symbiose avec son chien, afin d’atteindre un degré d’harmonie qui sera profitable aux deux parties.
Photo 1: Amélie Bourdon/Photos 2 et 3: Fanie Fréchette
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