Par Sylvie Lamoureux
Zoothérapeute
Membre de l’Association des naturopathes
professionnels du Québec (ANPQ)
23 octobre 2018 — Lorsque j’ai vu ce bel enfant arriver à la clinique dentaire, armé de bonnes intentions, gonflé à bloc et désireux qu’on lui enlève des caries qui ne pouvaient plus attendre d’être traitées, j’étais moi aussi gonflée d’espoir.
Ce jeune patient expérimentait la zoothérapie chez le dentiste pour la deuxième fois, en compagnie de la Dre Odette, de Frelon et de moi-même. À la première tentative, il s’est rendu jusqu’à l’anesthésie, mais au moment d’attaquer une première carie, c’en était trop pour lui. Il n’a pas pu continuer.
Comme il refusait de poursuivre le traitement, nous avons dû négocier avec lui. Peine perdue, il a fallu se résigner à le laisser partir. Un troisième rendez-vous a été planifié avec son père, conditionnel à ce que la prochaine fois, cet enfant accepte d’aller jusqu’au bout de la procédure.
Zoothérapie chez le dentiste prise 3
Quelque temps plus tard, le voilà de retour pour une prise 3. Il est partant, comme la fois précédente, et bien décidé à ce qu’on lui répare ses dents cariées. En arrivant, il promet qu’il ne reculera pas en cours de route, ne serait-ce que pour Frelon, à qui il en doit une (;). Pour y parvenir, il dit avoir visualisé la procédure plusieurs fois avant sa venue.
Nous nous dirigeons donc vers la salle de traitement, Frelon ouvrant la voie vers la chaise sur laquelle l’enfant doit s’asseoir. Ce dernier a une peur bleue du dentiste, tout autant que d’un squelette qui pourrait se cacher dans son placard. N’empêche, il semble bien intentionné et empreint d’une volonté d’être à la hauteur des attentes. D’emblée, tout se passe bien. Frelon s’installe près de lui et s’endort tout doucement. Mais alors que l’anesthésie est imminente, encore une fois, l’enfant est en panique.
Peur d’être endolori à vie
À nouveau, les discussions et les négociations s’éternisent. Plus les pourparlers avancent, plus l’enfant ressent la peur d’être anesthésié, en raison d’une phobie qu’il ne parvient pas à surmonter. Nous pensions tous que la piqûre était au cœur du problème. Erreur! Il craignait plutôt de ne plus pouvoir retrouver son état normal, une fois anesthésié.
Je me suis alors dit que la zoothérapie chez le dentiste avait ses limites, encore que ce constat soit fort utile, car il nous oblige à respecter la vitesse d’apprentissage qui varie d’une personne à l’autre. Qu’ils soient très jeunes ou plus vieux, tous les patients ont une personnalité différente. Chacun d’eux gère ses peurs et ses croyances à un rythme qui n’est pas nécessairement le même.
Ne pas confondre la zoothérapie avec la « zoomagie »
Tout cela pour dire que la zoothérapie n’est pas de la « zoomagie. » Elle est souvent efficace, mais ne fonctionne pas à tous les coups. Méamoins, malgré cet échec occasionnel d’enrayer la peur du dentiste, tout le monde est gagnant avec la zoothérapie. Pour le patient dont il est question dans cette chronique, elle nous a fait comprendre que ce dernier redoutait d’être endolori à tout jamais. C’est déjà ça de pris!
Nous l’avons donc référé à un autre collègue. Ce dernier utilisera une technique qui fait appel au protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant », que certains dentistes accrédités utilisent. Même si Frelon n’a pu exorciser les peurs que cet enfant ressent chez le dentiste, il lui a quand même demandé un câlin, en plus de l’inviter à revenir passer des examens dentaires réguliers.
Lorsqu’il sera plus grand, il pourra recevoir d’autres traitements dentaires qui font appel à la zoothérapie. Mais pas pour l’instant. Dans bien des situations, cette approche peut s’avérer être un levier extraordinaire pour surmonter les peurs du dentiste, mais il arrive qu’elle ne fonctionne pas comme nous l’aurions espéré. C’est la vie!
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