24 mars 2016 — Les gens viennent et me disent que je suis belle et gentille. Il y en a un qui s’appelle Luc. C’est le meilleur ami de Johanne. Chaque fois qu’il me prend dans ses bras, il approche son gros nez de mon museau, puis il me donne un gros bec sur la truffe. Je ferme les yeux en espérant qu’il n’y en aura pas un deuxième. Mais il y en a toujours un deuxième et un troisième.
La vie suit son cours
On me nourrit bien, même si je deviens de plus en plus sélective sur le plan alimentaire. J’aime plus particulièrement le thon et le poulet. On joue avec moi, on me caresse et me cajole. Je joue avec ma sœur Mia et mes frères. Zak n’aime pas trop ça, parce que je cours après lui au grand galop dans le corridor de la maison.
Cette activité se déroule parfois à quatre heures du matin. Johanne nous dit alors : « Ça suffit les enfants ». Je pense qu’elle a le sommeil léger, parce que Louis-Claude, lui, ne se réveille pas. Quel bonheur. Ce serait bien qu’elle dorme elle aussi, afin que je puisse m’amuser comme bon me semble à toute heure du jour ou de la nuit.
Le jeu du papillon n’a pas fonctionné avec Zak. Il joue encore au pompier. On lui a donné ses médicaments — des Antirobe en capsule de 25 milligrammes, mais Johanne trouvait qu’il avait trop l’air dans les vapes alors, ils ont cessé de le médicamenter et ont acheté des fusils à eau. Quand il se place pour marquer son territoire, zip, on lui arrose le museau. Ça l’insulte vraiment.
Les vacances
Johanne commence à paniquer, car le 22 juillet, elle doit partir pour des vacances avec son conjoint pendant deux semaines. Elle dit que je vais lui manquer. C’est leur amie Diane qui, depuis 10 ans, garde la maison et les minous pendant son absence. Johanne me dit tous les soirs sur l’oreiller : « Comment vais-je faire pour te quitter pendant deux semaines? » Je lui réponds alors de ne pas s’en faire; que deux semaines, c’est vite passé, et que je la reconnaîtrai à son retour.
J’ai un nouveau jeu. Johanne a un petit sac muni d’une fermeture éclair qui contient de petites menthes enrobées de papier. Je fouille dans le sac avec mes grands doigts – Johanne dit que j’ai des doigts de musicienne – et je me choisis un bonbon avec lequel je joue dans le lit. C’est tellement amusant. Parfois, je ne prends que le papier. C’est tout aussi amusant!
Quand il fait beau, toute la famille sort dehors. Je les vois et je les entends à travers la moustiquaire de la porte-fenêtre. Ils ne veulent pas que j’y aille. Il me semble que je serais tellement bien à gambader dans les fleurs et courir après les mouches et les écureuils. Johanne sait très bien que je serai une grande chasseresse. Mes parents disent que l’été prochain, ce sera mon tour. Pour l’instant, ils cherchent à me protéger, parce qu’ils me trouvent encore trop jeune pour faire le saut à l’extérieur.
Heureuse et fière de l’être, mais…
Tout ça pour dire que je suis tellement bien et tellement heureuse, sauf qu’il m’est arrivé une petite aventure récemment. En fait, on m’a servi un plat de poulet. C’était très bon. Ensuite, Johanne et Louis-Claude se sont mis à table. Ça sentait tellement bon que j’y suis montée pour humer les odeurs de plus près. Je n’ai pas pu résister; j’ai mis les deux pattes dans l’assiette de Johanne et j’ai goûté ce qu’il y avait dedans. Elle m’a réprimandé. Ce n’est pas juste. Moi qui suis si gentille. Que dois-je faire? Me jeter en bas du lit? Casser un autre vase? Je suis heureuse, mais également vexée.
Allez, je dois retourner dans ma couverture de fourrure à côté de Johanne, pendant qu’elle regarde la série « Homeland ».
Photo 1: Dollar Photo Club/Eric Lam
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