Par François G. Cellier
4 mars 2015 – Jacques Lessard, un résidant de Saint-Sylvestre dans Lotbinière, est inconsolable. Il ne dort plus et n’a presque rien mangé depuis que son raton laveur, Nymous, a été saisi par des agents de protection de la Faune. Il faut savoir qu’il est interdit d’avoir un raton laveur au Québec.
Nymous se trouve actuellement dans un refuge, où il est très bien traité. Pour l’heure, Alain Poisson, Lieutenant au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), Direction de la protection de la faune de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, doit le rencontrer aujourd’hui. L’homme, qui se montre compréhensif et très coopératif doit néanmoins appliquer la loi. Il fournira à Jacques Lessard les instructions à suivre pour que ce dernier puisse récupérer son animal.
Une garde conditionnelle
Pour qu’il en soit ainsi, le “père adoptif” de Nymous devra détenir un permis de centre d’observation de la faune, qui “autorise la garde en captivité d’animaux d’espèces indigènes, ainsi que leur exposition au public à des fins éducatives, récréatives, scientifiques ou touristiques au moins trois mois par année”. Pour obtenir un permis de centre d’observation de la faune, le requérant doit se conformer à certaines exigences.
« Ce raton laveur était souvent vu à l’extérieur”, rapporte Alain Poisson, bien que Jacques Lessard affirme qu’il séjournait aussi pendant de longues périodes à l’intérieur. Même si Nymous a été apprivoisé en bas âge, le fait qu’il passait du temps dehors l’exposait à contracter la rage et l’ascaris, notamment, qui sont transmissibles aux humains. Qu’à cela ne tienne, son propriétaire est fermement décidé à le ramener chez lui. Il devra néanmoins entreprendre plusieurs démarches pour ce faire.
Une histoire d’amour avec Nymous
Jacques Lessard est très attaché à son raton laveur : la mère de Nymous s’est fait happer par un véhicule au bord d’une route, en mai 2013. Toute sa portée fut envoyée dans un refuge, sauf Nymous, que son actuel propriétaire a récupéré. Après l’avoir nourri au biberon pendant des semaines, l’homme a ensuite tenté de le renvoyer dans la nature. Mais l’animal revenait sans cesse vers lui, si bien qu’il a fini par le garder.
Pour qu’un animal de ce genre détenu en captivité puisse recouvrer sa liberté, « il ne faut plus le caresser ni le nourrir, afin qu’il puisse retrouver son état sauvage », précise Alain Poisson, qui rappelle qu’un raton laveur n’est pas fait pour vivre avec des personnes. Divers moyens peuvent être déployés pour le retourner dans son environnement naturel, dit-il, par exemple en lui donnant des pommes, que l’on retrouve dans la nature, puis en l’emmenant près d’un cours d’eau pour lui montrer qu’il s’y trouve du poisson, voire des écrevisses.
Déterminé et prêt à collaborer
Jacques Lessard se dit prêt à collaborer avec les autorités. Il fera tout ce qu’il faut pour récupérer Nymous, ce qui impliquera notamment l’administration des vaccins nécessaires. Selon lui, un raton laveur est doté d’une intelligence hors du commun. « Il s’agit d’une espèce animale dont les sens sont très développés. À titre d’exemple, il peut voir avec ses mains dans la noirceur. Nous avons appris tant de choses sur cet animal. Les gens en seraient renversés. Nymous est mon enfant, en quelque sorte. Il fait partie de la famille », conclut Jacques Lessard.
Photos: Courtoisie Facebook
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