Par François G. Cellier
Ce texte est la deuxième partie d’un dossier intitulé Amis des malades et des biens portants, qui a été mis en ligne sur ce site en décembre dernier (voir au bas de cette page). Il aborde la question des bienfaits des animaux sur la condition humaine.
3 mars 2015 – Les animaux domestiques sont des alliés inestimables pour l’être humain.Dans la première partie de ce dossier, il a été démontré, preuves à l’appui, qu’ils contribuent au mieux-être des personnes, raconte le magazine Châtelaine dans un article intitulé Mon chat, mon thérapeute. Leurs effets sont bénéfiques tant sur le plan physique que psychologique. La psychiatre Sandra Barker a même découvert, à la lumière d’une des recherches qu’elle a menées au cours des 20 dernières années, que le tiers des personnes vivant avec des animaux se sentent plus proches d’eux que des membres de leur propre famille.
Les chiens et les chats réussiraient-ils à combler un vide, là où les humains échouent à le faire? Le comportementaliste félin Daniel Filion estime que oui. « Leur fidélité nous procure un sentiment de sécurité bien particulier », dit-il. D’après l’American Animal Hospital Association, quand ils reviennent du travail, les trois quarts des propriétaires d’animaux de compagnie sont accueillis par ces derniers, et non par leur conjoint.
Réveiller les émotions
Les personnes âgées et les patients atteints d’alzheimer bénéficient, eux aussi, des bienfaits que procurent les animaux domestiques, dont les chats. « Lors de visites en CHSLD, ils ronronnent sur les genoux des résidants. Des patients aphasiques se mettent à rire ou à pleurer, comme si le chat réveillait des émotions profondes qui vont au-delà du langage », rapporte Daniel Filion. À la question de savoir si les animaux sentent ce que nous éprouvons, la plupart des propriétaires de chiens ou de chats répondront que oui.
« Il faut néanmoins rester humble, d’ajouter Daniel Filion. Nous savons comment ils réagissent à certains stimulus, mais nous ignorons ce qu’ils ressentent vraiment. » Il n’en demeure pas moins qu’entre l’humain et l’animal existe une « certaine réciprocité ». Un chercheur sud-africain du Life Sciences Research Institute, le Dr Johannes Odendaal, l’a démontré en 2000 : lorsqu’un chien et son propriétaire se retrouvent ensemble, les hormones de bien-être comme l’ocytocine augmentent. L’ocytocine est liée à l’attachement.
Flairer la maladie
Les animaux qui reniflent les personnes sans raison apparente, pense-t-on, peuvent détecter chez elle certaines maladies, par exemple un cancer sur une zone précise du corps. Depuis une quinzaine d’années, les experts savent que les cancers du poumon, du sein, de la prostate et de la peau produisent des composés volatils que les chiens peuvent flairer. À preuve, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont démontré que parmi divers échantillons de sang, un chien pouvait détecter ceux qui contiennent des cellules cancéreuses. Ce flair hors du commun irait-il au-delà des frontières de l’odorat?
Sur cette question, le British Medical Journal a rapporté un fait étonnant : en 2000, le tiers des chiens qui vivaient avec des personnes diabétiques ont réveillé ces dernières, en pleine nuit; ils avaient détecté, chez ces malades, une grave hypoglycémie qui aurait pu mettre leur vie en danger. De son côté, l’université de Floride a publié une étude, en 2003, à propos de chiens aptes à pressentir les crises d’épilepsie. On ignore toutefois comment ils parviennent à le faire.
La plupart des animaux peuvent percevoir des mouvements et des spasmes musculaires très subtils. C’est ce qu’affirme le vétérinaire français Philippe de Waily, qui a écrit plusieurs livres, dont le livre à succès mondial intitulé Le sixième sens des animaux, publié aux éditions J’ai lu. « Bien souvent, les animaux savent avant nous ce qui est en train de nous arriver », dit-il. Le chat Oscar rend justice à cet énoncé. Dans un centre de soins pour aînés du Rhode Island, ce félin détecte les malades agonisants contre qui il se blottit. Son taux d’erreur est de 0 %. Il distingue ceux qui semblent mourants, en apparence, de ceux qui le sont vraiment, mais qui ont l’air bien portants. Chaque fois, la personne qu’il choisit s’éteint quelques heures plus tard. Le New England Journal of Medicine en a parlé dans une édition publiée en 2007. Cette histoire a également fait l’objet de reportages dans le monde entier.
Un autre vétérinaire de nationalité belge, Joël Dehasse, raconte lui aussi des histoires étonnantes dans ses livres dont il a été témoin, par exemple ce chien qui a retrouvé seul la tombe de son maître décédé. « Il nous reste encore beaucoup à apprendre sur les aptitudes insoupçonnées des animaux », conclut ce spécialiste. Loin d’avoir livré tous leurs secrets, ils n’ont pas fini de nous surprendre.
Cet article est inspiré d’un texte publié dans le magazine Châtelaine (édition février 2015) intitulé Mon chat, mon thérapeute.
Photo1: Dollar Photo Club/hriana
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