Par François G. Cellier
1er mai 2015 — Le chat persan repentignois Atchoum a eu l’effet d’un raz-de-marée au Québec, l’hiver dernier. Depuis ce temps, l’animal aux allures à la fois débridées et attachantes est en quête d’un nouvel élan de popularité. Sa maîtresse, Nathalie Côté, s’emploie à donner du ressort à l’un des félins les plus populaires du monde.
Cette mère de famille investit environ 30 heures, chaque semaine, pour accroître la notoriété publique d’Atchoum. Le temps consacré à en faire la promotion s’ajoute à ses heures de travail. « Nous sommes fatigués, mon conjoint et moi, mais cette aventure est tellement agréable », confie Nathalie Côté, qui est employée dans un hôpital vétérinaire comme toiletteuse.
Plus de 33 000 abonnés
Depuis son apparition sur le Web, Atchoum’s fan compte plus de 42 000 abonnés. Ce félin est affecté par une maladie appelée hypertrichose, qui lui donne un look échevelé, en raison de poils qui ne cessent de pousser. Au point que sa maîtresse doit le brosser six fois par jour. « Je ne coupe rien, ce qui rend la tâche encore plus exigeante », nous dit Nathalie Côté.
N’empêche, les relations publiques ne font que commencer pour Atchoum chez nous. Sa frimousse traverse allègrement nos frontières, cependant, sur le plan marketing, le Québec ne l’a toujours pas mis sur un piédestal. À titre comparatif, Grumpy Cat a généré des millions $ en revenus jusqu’à présent. Il faut dire que son compte Facebook regroupe plus de 7,5 millions d’abonnés. Véritable sommité chez nos voisins du Sud, son image a fait de Tabatha Bundensen (sa maîtresse) une multimillionnaire. Atchoum n’est certes pas rendu là, mais son potentiel est indéniable.
À preuve, sa renommée prend des proportions étonnantes au sein de l’opinion publique québécoise, tout autant qu’auprès d’individus qui résident un peu partout sur la planète. « Deux personnes qui vivent en Angleterre se sont dites prêtes, récemment, à prendre l’avion pour venir le voir. Ça m’a jetée par terre », avoue Nathalie Côté. Toujours sur le Web, un résident du Vermont a convié un groupe d’amis au covoiturage afin d’aller à sa rencontre. En revanche, d’autres pensent qu’il s’agit d’un faux. Ces gens seront heureux d’apprendre qu’actuellement, on tente de créer un chat en peluche à l’image d’Atchoum.
Des personnes qui vivent aussi loin qu’en Australie s’intéressent également à lui. En fait, dans ce pays, les internautes sont nombreux à partager des clichés d’Atchoum sur les réseaux sociaux. En outre, un magazine allemand réputé lui a consacré quelques pages récemment. Son éditeur a glané des informations ici et là, sur le Web, en plus d’acheter des photos que la maîtresse d’Atchoum a vendues à une agence.
Attention aux blagues
Nathalie Côté a par ailleurs appris, à ses dépens, qu’il fallait faire attention aux blagues que l’on fait sur Internet. Elle a un jour mis en ligne une photo sur laquelle Atchoum apparaît à côté d’un sèche-linge. L’image était coiffée du titre : « Le secret enfin révélé », laissant croire que son allure échevelée avait été obtenue grâce à plusieurs cycles de séchages. « Certaines personnes ne l’ont pas trouvé drôle. En fait, tout le monde disait connaître quelqu’un dont le chat s’est malencontreusement retrouvé dans une sécheuse », d’affirmer Nathalie Côté, qui n’aurait jamais cru susciter ces réactions. Il lui a fallu se justifier pendant des heures, par la suite, pour faire comprendre aux gens qu’il s’agissait d’une blague.
Tout ça pour dire qu’Atchoum a désormais un agent. Ce dernier s’active lui aussi pour faire bouger les choses. Il a récemment communiqué avec une multinationale qui travaille dans le domaine des animaux, pour lui proposer d’utiliser l’image d’Atchoum. On songe aussi à lancer une gamme de produits à son effigie, parmi lesquels figureraient des livres pour enfants.
Une question se pose : est-ce que l’on ne devrait pas exporter l’image d’Atchoum aux États-Unis? Peut-être, mais attention, les Américains sont reconnus pour être protectionnistes : « Ils prioriseront leurs chats vedettes avant d’adopter ceux qui viennent d’ailleurs », s’est fait expliquer Nathalie Côté. Le cas échéant, il faudrait travailler fort pour les séduire.
Une première sortie publique
L’objectif à court et moyen terme consistera à prendre des bains de foule avec Atchoum. On espère ainsi accroître sa visibilité. Une première sortie publique avec l’animal aura lieu ce week-end à Longueuil, où Nathalie Côté participera à un événement qui mettra en scène Isabelle Borremans, éducatrice canine, ainsi que Daniel Filion, « Éduchateur » en comportement félin. Ils seront tous deux présents dans une boutique pour animaux Mondou, où les gens pourront leur poser des questions relatives aux comportements canins et félins, plus particulièrement ceux qui sont problématiques.
Nathalie Côté profitera de l’événement pour y présenter Atchoum en grande première, dimanche le 3 mai. Cette apparition sera suivie d’autres à venir. « Nous chercherons à faire d’Atchoum un chat qui ne craindra pas les sorties publiques, pour faire en sorte que ces activités soient plaisantes pour lui. Il faut savoir qu’à ce chapitre, les chats sont différents des chiens. Comme ils sont très attachés au territoire, il faut faire très attention », prévient Daniel Filion.
Déterminée
Nathalie Côté aimerait bien donner un nouvel élan à son chat. Néanmoins, malgré l’énorme potentiel qu’il représente en termes d’image publique, un principe demeure : pas question d’exploiter cet animal à tort et à travers. Nathalie Côté est formelle là-dessus : « Atchoum ne sera jamais une bête de cirque », conclut-elle.
Atchoum a un site Web : atchoumlechat.com
Photos : Courtoisie Facebook
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