La café du chat voir

Café EmployésPar François G. Cellier

9 avril 2015 – L’aventure du Café Chat L’Heureux à Montréal se poursuit. Tout porte à croire que cet établissement situé sur l’avenue Duluth est là pour rester. Et pour cause, puisque ce lieu apaisant invite à la détente. Il confirme, sans l’ombre d’un doute, que les vertus propres à la présence féline sont multiples.

Un lieu d’apprentissage

Ce Cat Café où l’on sert des plats nutritifs sans viande pourrait, à certains égards, se comparer à un centre d’interprétation et d’information sur les chats. Son propriétaire, Clément Marty, y a intégré des notions relatives à la psychologie féline. Elles lui ont été enseignées par Daniel Filion, d’Éduchateur, qui a développé une expertise en comportement félin.

Ra - Milady-BLURRED (2)Première chose à savoir au Café Chat L’Heureux: à l’instar d’un chien, un chat peut répondre à des commandes s’il a été dressé en conséquence. « Huit chats sur dix en sont capables », nous dit Clément Marty. On le croit, car l’un des huit qui vivent dans cet établissement, Milady, en a fait sa spécialité. Pour réussir cet exercice, il faut préconiser l’approche dite du renforcement positif. Outre des notions de dressage, l’endroit fournit aussi l’occasion d’expérimenter son rapport avec les chats. Plusieurs personnes sauront si elles sont faites pour cohabiter avec eux. On appelle cela de « l’adoption responsable ».

Au moins 80 % des gens aiment les chats, tandis que 20 % disent ne pas les aimer. « Je suis convaincu que dans ce 20 %, plus des deux tiers les apprécient mais ne le savent pas », pense Clément Marty. Souvent perçus comme des animaux indépendants, avec qui les interactions sont rarissimes, les chats sont victimes de préjugés tenaces. Mais en y regardant de plus près, on se rend compte que ces animaux proposent plusieurs palettes comportementales à découvrir.

Des clients enchantés

Café Chaleureux saladeLa clientèle connecte visiblement avec les félins qui vivent dans cet établissement, où les aménagements intérieurs ont été adaptés à leur réalité. À titre d’exemple, de multiples plates-formes surélevées leur permettent d’aller y dormir ou de faire une pause. Quelques arbres à chats dominent aussi cet environnement particulier. « Territorialité oblige, il fallait créer différents moyens (pour eux) d’atteindre les hauteurs, afin qu’ils puissent se retrouver seuls », explique Clément Marty.

L’endroit comprend aussi une panoplie d’objets pour chats utiles et fonctionnels, par exemple la gamelle interactive appelée Stimulo, qui permet un meilleur contrôle du poids d’un félin, en raison des efforts qu’il doit consentir pour accéder à sa nourriture. Ainsi, il ne mangera pas outre mesure et stimulera ses instincts de chasseur. Les griffoirs sont par ailleurs omniprésents. En y faisant ses griffes, un chat marquera son territoire tout en s’étirant la colonne vertébrale.

Dans ce café, aucun fauteuil n’a été éventré ni lacéré par quelques griffes que ce soit. En disposant des bons équipements aux bons endroits, on parvient à obtenir les résultats escomptés. Petit détail: les griffoirs doivent être installés là où l’animal voudra aller, et s’assurer qu’ils mesurent au moins deux fois sa taille. En procédant à cette forme « d’enrichissement du milieu », on évitera d’avoir à les dégriffer.

Café au laitUn concept asiatique

Importés de Taïwan, les Cat Cafés existent depuis une vingtaine d’années. Très vite, le concept s’est répandu en Asie et dans plusieurs grandes villes d’Europe. Tout comme à Tokyo (au Japon) ou dans d’autres régions urbaines du monde, où il est difficile d’avoir un animal dans un appartement, Montréal avait besoin d’un commerce de ce genre.

« Les Montréalais déménagent plus souvent qu’auparavant. De leur côté, certains propriétaires de logements locatifs interdisent la présence d’animaux dans leurs baux résidentiels », souligne Clément Marty. Au départ, le Café Chat L’Heureux se voulait un repère pour ceux qui ne peuvent pas en avoir chez eux. Mais aujourd’hui, force est d’admettre que la majorité des personnes qui s’y rendent en possèdent au moins un.

CC - Sarah Jean Labrosse actrice et C MartyTout compte fait, connaître les chats est une condition sin qua none pour qu’un Cat Café puisse survivre. Selon Clément Marty, il aurait été impensable d’ouvrir ce commerce sans avoir suivi (au préalable) une formation poussée sur les chats.

Il faut comprendre ce qui les anime, ce qu’ils aiment ou n’aiment pas. Et plus important encore, il a fallu gérer judicieusement les rapports entre eux et la clientèle. Quelques ajustements ont été nécessaires au début. Dans ce Cat Café, il y a des règles à suivre desquelles on ne déroge pas. À titre d’exemple, si un chat dort, il ne faut pas le réveiller. Il est également interdit de les prendre ou de leur donner à manger.

La présence d’un établissement de ce genre à Montréal, qui en compte deux, sera salutaire pour la métropole. Sans l’ombre d’un doute, le Café Chat L’Heureux est venu combler un besoin évident. Parions maintenant que l’idée fera des petits.

Vous aimez cet article? Aimez-nous sur Facebook.
Tous droits réservés

Photos 2: Milady – Photo 5: L’actrice Sarah-Jeanne Labrosse avec Clément Marty
Crédit photo: Vanessa Tétreault