12 décembre 2018 — L’univers animalier est un champ d’espérance, un hymne à la divinité pour ceux qui savent le décoder. Marina Orsini a compris, depuis toujours, que sa relation avec les animaux était à la fois vitale et indissociable. « Ils représentent mon lien avec Dieu », dit-elle, en prenant soin d’ajouter : « Si Dieu existe. » Pour elle, il ne fait aucun doute qu’ils portent, en eux, une spiritualité qui nous accompagne au quotidien.
« L’inhibition n’existe plus avec un animal, car en sa présence, nous redevenons nous-mêmes. Ils sont les témoins de nos vies quotidiennes. Et probablement ceux qui nous connaissent le mieux », affirme Marina Orsini sans le moindre doute. Les animaux assistent aux joies, aux peines, aux amours et même aux ébats amoureux des personnes qui meublent leur existence.
L’amour inconditionnel
Le rapport humain-animal n’en est pas un. Tout se passe à un autre niveau, résume-t-elle. Les animaux ne jugent pas et l’amour qu’ils donnent est inconditionnel. Parfois, « Plus elle regarde l’être humain, plus elle aime sa chienne de race Boston-Terrier, Cybelle. » Une chose est sûre : il lui serait impossible de vivre sans ces êtres qu’elle qualifie d’essentiels. Elle parle non seulement des chiens et des chats domestiques, mais également des autres espèces qui vivent à l’extérieur, par exemple les écureuils, les oiseaux, les tamias rayés (suisses) et les chevreuils.
Les Pitbulls figurent parmi ses favoris. Elle a appris à les connaître pour en avoir eu plus d’un. Raison pour laquelle toute la mauvaise presse dont ils font l’objet la désole profondément. « Bien éduqués, ces chiens sont adorables. Ils ressemblent à de gros bébés affectueux. Clairement, le problème ne vient pas d’eux; il se trouve à l’autre bout de la laisse », croit-elle. Ce qui ne l’empêche pas de compatir avec ceux qui ont été gravement blessés, voire même tués, à la suite d’une attaque perpétrée par un Pitbull.
L’actualité sensationnelle
Plusieurs personnes attribuent la cote d’impopularité de cette race canine aux médias d’information, qui s’acharnent sur eux pour les besoins du « spectacle ». On peut les croire jusqu’à un certain point, car dans les faits, ces animaux se comportent comme tous les autres. Cela dit, il faut savoir reconnaître le langage corporel d’un chien, afin d’éviter les incidents fâcheux. Rappelons que dans les années 1950, le Pitbull était l’un des bons chiens qu’une famille pouvait adopter. L’un d’eux a même été la vedette d’une série télévisée intitulée The little rascal.
Tous les chiens peuvent mordre, qu’il s’agisse d’un Chihuahua, d’un Golden Retriever ou d’un Berger allemand, pour ne nommer que ceux-là. Sur cette question, Réalité Animale a mis en ligne, en avril 2017, une chronique signée par Fanie Fréchette, éducatrice en comportement canin. Cette dernière y précisait que 200 enfants sont mordus chaque jour. Dans 80 % des cas, l’agresseur est le chien de la famille.
Cultiver l’amour
« Un animal est tributaire du vécu qui le précède. Tout comme l’être humain d’ailleurs. Naître dans un mauvais environnement n’aura pas le même impact qu’avoir vécu à grands coups d’amour. On porte notre enfance pendant toute une vie », pense Marina Orsini. Il faut donc connaître le pedigree de l’animal que l’on souhaite adopter : d’où vient-il? Dans quel contexte est-il né? Comment il a grandi? Toutes ces données sont extrêmement importantes. Un chien attaché à vie à une laisse, ou qui séjourne 15 heures par jour dans une cage développera forcément des carences, assorties d’une agressivité qui n’est pas souhaitable.
Dans un autre ordre d’idées, Marina Orsini affirme que les chiens lui ont appris à vivre. D’abord parce qu’ils ne sont pas rancuniers et carburent à l’instinct. Leur comportement se veut un modèle à transposer chez l’être humain. Ils nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes, quels qu’ils soient. Qui n’a pas déjà vu un chien en recadrer un autre qui entrait dans son espace vital? Et constaté, quelques instants plus tard, qu’ils étaient blottis l’un contre l’autre, comme si rien ne s’était passé? Ce genre d’observation nous inculque le respect d’autrui en toutes circonstances, mais démontre aussi qu’il ne faut pas miner une relation affective pour des broutilles. Avec les chiens, tout se passe dans le « non-dit » et un langage codifié.
Les animaux réfléchissent
Sur la question à savoir si les animaux sont intelligents, la principale intéressée répond sans hésiter : « Ils le sont tout autant que les êtres humains, par le fait d’une grande conscience émotionnelle ». Elle en a pour preuve Cybelle, dont certains comportements démontre qu’elle réfléchit, tout comme nous le ferions. Cette chienne connaît les règles dans la maison. Elle sait, entre autres, qu’il ne faut pas monter sur le lit. À moins qu’une couette y soit installée. Or, pour communiquer son envie d’aller s’y étendre, il arrive que l’animal fixe sa maîtresse dans les yeux, puis lance un regard vers une couverture pliée qui se trouve à proximité. « Il ne lui manque que la parole », comme elle se plaît à le dire.
Avoir un animal est une énorme responsabilité. Marina Orsini en a beaucoup parlé pendant qu’elle animait l’émission qui porte son nom, à la télévision de Radio-Canada. La vétérinaire Yasmine Raphaël, qu’elle a interviewée à maintes reprises, s’est évertuée à le dire. Il faut notamment prévoir une nourriture de qualité, des soins médicaux, une attention et beaucoup d’affection pour assurer son bien-être.
À notre image
Un chien est-il le révélateur de son maître? « Certainement. D’ailleurs, bien souvent, les deux se ressemblent physiquement. Sans compter qu’à force de complicité quotidienne, ils finissent par déteindre l’un sur l’autre. Je crois, par ailleurs, que nous sommes attirés par des animaux dont l’énergie et la personnalité ressemblent aux nôtres. Tout cela est assez fascinant merci! », pense-t-elle. On les choisit en vertu des mêmes critères qu’un conjoint ou des amis. Tous ont un caractère unique. D’ailleurs, notre tempérament influencera forcément le leur. « À preuve, je suis extraverti et adore les gens. À ce chapitre, Cybelle est comme moi. »
C’est pourquoi un animal domestique ne saurait être considéré comme un jouet. L’offrir en cadeau à Noël suppose que celui qui le reçoit sache, coûte que coûte, à quel point il en est le responsable. « Certaines personnes s’en débarrassent quelque temps plus tard, car elles réalisent qu’avoir un animal n’est pas fait pour elles. “Il faut y penser avant, et non après”, insiste Marina Orsini.
Perdre un animal
Véritable souffrance à laquelle les gardiens d’animaux n’échappent pas, le deuil animalier représente un passage obligé, mais pénible. “Chaque fois que l’on perd un compagnon à quatre pattes, la peine peut être aussi lourde à porter que celle d’un proche. Parfois même plus”, dit-elle. Néanmoins, il faut apprivoiser le chagrin, afin qu’il chemine vers la sérénité, car il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Après le décès d’un animal domestique, un autre viendra éventuellement lui succéder. Il ne sera jamais son remplaçant, mais saura combler un vide laissé par le défunt.
Marina Orsini est propriétaire d’une maison à la campagne depuis une vingtaine d’années. Très portée vers la nature, tout comme son père et son fils d’ailleurs, elle a toujours eu des animaux. Avec eux, la vie vaut la peine d’être vécue. Et deux fois plutôt qu’une. Fidèles et sensibles, ces êtres vivants existent dans une autre dimension; nous font voir les univers aux multiples saveurs et aux mille et une couleurs. Ils invitent à l’harmonie et à vivre. Tout simplement. Sans faux-fuyants. Sans arrière-pensées et en toute loyauté.
Pour tout dire, les animaux sont compatibles avec ceux qui savent reconnaître leurs nombreuses vertus. On dit qu’un compagnon à quatre pattes est notre reflet. Rien ne pourrait être plus vrai qu’avec cette grande actrice qui transpire d’authenticité. Et pour qui la beauté des animaux n’a d’égale que notre engagement indéfectible à les aimer. À les chérir et à en faire nos précieux alliés.
Photo 2: guvo59
Photo 3: one_life
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