Ce texte est la première partie de trois.
Par François G. Cellier
Chrystine Brouillet adore les chats. En fait, ils ont toujours gravité autour d’elle, ou l’inverse. Écrivaine québécoise adulée chez nous et ailleurs dans le monde, elle est reconnue pour ses polars et romans jeunesse depuis plus de 30 ans.
Chrystine Brouillet a transcendé cet amour pour les chats en raison d’être, en habitude bien ancrée de laquelle on ne peut se soustraire. Ils sont résolument intégrés à sa vie quotidienne, tout autant qu’à la cinquantaine de livres qu’elle a publiés jusqu’à présent.
L’arrivée de Violetta
Son dernier chat en titre se nomme Violetta, une femelle qu’elle a sortie de la rue un 1er mai, il y a neuf ans. « Au début, l’animal se pointait dans ma cour et cherchait visiblement à manger », nous dit Chrystine Brouillet. Elle lui a un jour servi de la pintade confite qu’elle avait cuisinée, ce que l’animal semble avoir apprécié. Le grand dilemme s’est ensuite posé : la faire entrer ou non dans la maison?
À bien y penser, il était préférable de la laisser dehors, car il s’agissait peut-être d’un animal perdu lors d’un déménagement, pensait-elle, auquel cas, ses maîtres ne l’auraient jamais retrouvée. Mais cinq jours plus tard, elle était toujours dans la cour et le temps refroidissait. « Je l’ai finalement accueillie chez moi. Puis, en la regardant bien, je me suis dit qu’elle était peut-être enceinte », fait remarquer Chrystine Brouillet.
Décision
Elle fait venir un vétérinaire plutôt que d’amener l’animal dans une clinique, pour ne pas le « traumatiser ». Il faut dire que Violetta était difficile d’approche. Le vétérinaire constate qu’elle attend effectivement une portée. Après avoir soupesé la question, on décide finalement d’avorter la chatte gestante. Elle sera aussi vaccinée et recevra toutes les attentions nécessaires à son bien-être.
Curieusement, après l’avortement, Violetta est allée se cacher dans une garde-robe pendant une semaine pour mettre bas. Elle y sortait et y retournait à intervalles réguliers. « Au bout d’un moment, quand j’allais la voir, elle ronronnait telle une chatte qui allaitait et qui présentait ses petits », a constaté Chrystine Brouillet avec étonnement. Violetta a ensuite occupé une autre garde-robe durant une semaine supplémentaire. « C’est comme si elle avait accouché virtuellement », pense sa propriétaire.
Le naturel revient au galop
Après cet épisode, Violetta a repris ses instincts sauvages. Il était impossible de l’approcher. Quand sa maîtresse posait une main sur elle, cette féline se laissait tomber et feignait d’être morte. Elle avait peur des humains, mais ne pouvait pas mordre celle qui la nourrissait, si bien qu’elle était prise entre deux feux. Cela dit, son attitude a changé quand sa maîtresse a acquis une chatte siamoise (Olympe). « Olympe était très affectueuse et toujours dans mes bras, ce qui a calmé Violetta, qui a probablement conclu qu’en fin de compte, la présence humaine n’était pas si pire que cela », raconte Chrystine Brouillet.
Violetta se laisse prendre aujourd’hui, mais il ne s’agit certes pas de son activité préférée. Au décès d’Olympe l’an dernier, qui a succombé d’un cancer, elle a fait en sorte qu’aucun autre chat ne remplace la défunte. « Elle vient désormais me réveiller la nuit en ronronnant, à la même heure qu’Olympe le faisait, et elle se couche aux mêmes endroits que sa prédecesseure. Violetta a « senti la soupe chaude » et ne voulait pas d’un nouveau compagnon.
Ironiquement, cette chatte est beaucoup plus épanouie depuis le départ d’Olympe. Elle fait des efforts pour se montrer plus sociable, même si cet exercice n’est pas des plus aisés pour elle. Au final, cette féline est devenue encore plus attachante, au grand plaisir de sa maîtresse qui, sans l’ombre d’un doute, lui voue un amour inconditionnel.
D’autres articles sur Chrystinie Brouillet sont disponibles sur ce site:
L’émotion féline
Chrystine Brouillet et les chats
Cliquez ici pour lire la deuxième partie de ce texte.
Vous aimez cet article? Aimez-nous sur Facebook.
Tous droits réservés
Chrystinie Brouillet a publié un nouveau roman il y a quelque temps, La mort mène le bal, aux Éditions de l’Homme.
Photos 1, 2 et 3: Chrystine Brouillet et son chat, Violetta.