Un écureuil pour combler sa détresse émotionnelle

Par François G. Cellier

22 janvier 2018 — Ryan Boylan a adopté un écureuil en septembre 2017. L’animal est devenu son fidèle compagnon, depuis qu’il l’a sauvé des ravages causés par l’ouragan Matthew, qui a sévi en Floride. Cet homme de 40 ans ne pourrait s’imaginer vivre sans ce petit être qu’il a baptisé Brutis, car ils sont désormais très attachés l’un à l’autre.

Le médecin de Ryan Boylan lui a prescrit d’adopter un animal en 2004, en raison d’un choc post-traumatique subi à la suite d’un accident de voiture, qui lui a laissé plusieurs hernies discales au dos. L’animal lui apporte un support émotionnel.

L’ennui, c’est que sa copropriété interdit la présence d’animaux exotiques dans l’immeuble. Le syndicat affirme que l’écureuil devra quitter les lieux, autrement c’est Ryan Boylan lui-même qui sera forcé de le faire. L’homme s’est adressé à l’Office of Human Rights (OHR) aux États-Unis, qui a envoyé une missive aux administrateurs précisant que ce dernier voulait garder son animal.

Adoption en octobre 2017

Tout a commencé lorsque le conseil d’administration a envoyé un avis à Ryan Boylan, en octobre dernier, pour l’aviser qu’il était en violation avec les règles qui encadrent cette copropriété. Le contentieux du syndicat affirme qu’aucun document ne démontre que Brutis lui apporte un soutien émotionnel. Et que son gardien n’a entrepris aucune démarche visant à faire approuver la présence de l’écureuil dans l’immeuble.

Les médias sociaux ont été nombreux à réagir en faveur de Ryan Boylan : « Bande d’idiots, cet écureuil ne pourra plus vivre dans la nature, car il pourrait se faire tuer par d’autres animaux. Ce serait comme envoyer un caniche aux loups. Il est attaché à son gardien. De plus, les écureuils sont de petits animaux propres », a dit un internaute. Un autre a affirmé qu’avoir un écureuil somme soutien émotionnel est tout simplement stupide, et que Ryan Boylan ne peut servir cet argument pour transgresser les règles.

Animal sauvage

« Bien évidemment, s’il s’agissait d’un hamster que votre petit-fils pouvait glisser sous son lit, tout le monde trouverait cela correct. Mais là, on parle d’un écureuil. Il s’agit d’un animal sauvage! », a pour sa part rappelé Sherry Arfa, une ex-administratrice de la copropriété.

Plusieurs juristes se demandent de quel côté penchera l’OHR. Certains observateurs se demandent si avec un chien ou un chat, Ryan Boylan serait tout aussi comblé côté soutien émotionnel. Et comme son accident de voiture s’est produit en 2004, pourquoi n’avoir eu un animal que 13 ans plus tard? Par ailleurs, s’il représente un danger pour d’autres copropriétaires qui vivent dans l’immeuble, est-ce que l’on ne pourrait pas en interdire la présence dans les parties communes?

Qu’en est-il au Québec?

Chez nous, si la déclaration de copropriété stipule que les animaux exotiques sont interdits dans l’immeuble, il revient à l’acheteur d’en prendre bonne note. Advenant qu’il ne respecte pas cette règle, un copropriétaire se verrait fort probablement forcé de s’en départir. Mais dans le cas où la déclaration de copropriété est muette à ce sujet, il faudrait alors la modifier, au besoin, et possiblement obtenir un vote à l’unanimité lors d’une assemblée de copropriétaires.

Par ailleurs, la plupart des municipalités instaurent elles aussi leurs propres règles en matière d’animaux, qu’ils soient exotiques ou domestiques. Mieux vaut le savoir, afin d’éviter de se retrouver devant des choix difficiles à faire.

Photo 1: haly81
Photo 2: Myriams-Fotos
Source de l’article: Channel 8

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