14 juin 2015 — Le Trouble obsessionnel compulsif (TOC) n’est pas réservé qu’aux humains. Les chats peuvent aussi en être affligés pour diverses raisons. Les comportements très souvent rattachés à cette pathologie consistent à ronger des objets, à mâcher des câbles et des fils électriques, pour ne citer que ces exemples.
Il pourrait aussi être question d’alopécie, c’est-à-dire que l’animal se léchera jusqu’à l’excès, au point d’en perdre ses poils et d’avoir un pelage clairsemé.
Tourner en rond
La stéréotypie est un autre symptôme associé au TOC chez un chat. Elle se traduit par des va-et-vient continus d’un point A à un point B. La stéréotypie s’exprime aussi par le fait de tourner en rond, comme le ferait un tigre en cage dans un zoo.
Le TOC peut être génétique, mais aussi créé par des environnements « hypostimulants », c’est-à-dire inadéquatement enrichis pour répondre aux besoins d’un chat. « En somme, bien souvent, les félins deviennent TOC quand ils s’emmerdent dans leur milieu », lance Daniel Filion, consultant en comportement félin et propriétaire d’Éduchateur. Par conséquent, ils optent pour des activités dites compensatoires.
Les chats sont animés par des patrons moteurs, lesquels alimentent leurs instincts naturels, par exemple courir, chasser et sauter. Le problème c’est que bien souvent, ces patrons moteurs ne peuvent pas tous être satisfaits. « À titre d’exemple, s’il doit chasser 10 minutes par jour, et que son maître ne joue pas suffisamment avec lui pour entretenir ce besoin inné, un chat voudra combler ce manque en puisant dans d’autres patrons moteurs (ex. : mâcher des fils électriques et autres matières moelleuses).
Les remèdes
À moins que le TOC nécessite des soins médicaux donnés par un médecin vétérinaire, la solution à cette problématique consiste, notamment, à enrichir le milieu de vie d’un chat. Les façons d’y parvenir sont multiples et doivent être adaptées aux besoins de l’animal concerné. On peut entre autres utiliser des gamelles interactives, par exemple le Stimulo. Elles obligent un chat à consentir plus d’efforts pour en faire sortir la nourriture. “Les 15 à 20 minutes pendant lesquelles il s’y investit, quotidiennement, contribuent à réduire certains besoins en activités compensatoires”, résume Daniel Filion.
Lorsqu’un chat est soumis à un bouleversement majeur dans ses habitudes de vie, par exemple le divorce de ses propriétaires, le TOC peut apparaître encore là, en raison d’un stress énorme que l’animal pourrait subir. Dans cette situation précise, le remède passe peut-être par un réaménagement de son milieu, par exemple en y intégrant des arbres à chat et des tablettes vissées aux murs, afin qu’il puisse grimper dessus.
L’ennui
En outre, bon nombre de félins développent un TOC quand ils passent leurs journées seuls. Lorsque tout le monde revient à la maison, le soir, l’animal se transforme en véritable dynamite, donnant ainsi l’impression qu’il est hyperactif alors que ce n’est pas le cas. Encore là, il faudra enrichir son milieu de vie pour compenser l’absence des occupants, par exemple en jouant plus souvent avec lui au retour du travail.
En conclusion, il faut se rappeler qu’empêcher la manifestation du TOC ne sera que vaine. Il faut plutôt faire en sorte que l’animal ne ressente plus le besoin d’en exprimer les symptômes, ou rediriger son comportement. Cela donnera des résultats beaucoup plus probants.
N. B : Si votre chat ingère régulièrement des matières non comestibles (ex. : laine et polar), il a probablement développé une pathologie appelée Pica. En pareille circonstance, Daniel Filion recommande de communiquer avec la Dre Isabelle Demontigny-Bédard, spécialiste de la question au Centre vétérinaire DMV et à L’Hôpital Vétérinaire Sherwood Park.
Photo 1: Dollar Photo Club/hibrida13
Photo 3: Dollar Photo Club/Erik Lam
Photo 3: Dollar Photo Club/Alena Ozerova
Ce texte a été traduit en anglais.
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