Survivre à trois cancers : « Mon cheval m’a sauvé la vie »

Par François G. Cellier

26 juillet 2019 — L’intervention d’un animal pour favoriser la guérison d’un cancer est-elle avérée? À tout le moins, il appert que les animaux peuvent, entre autres, être associés à une diminution des risques de maladies cardiovasculaires.

Ils pourraient même avoir des effets bénéfiques sur le système immunitaire des êtres humains, par le fait d’une exposition accrue aux micro-organismes. Mais de là à aider à guérir d’un cancer, il n’y a qu’un pas à franchir que seules des études sur cette question peuvent confirmer.

Bien que la médecine soit toujours nécessaire pour vaincre le cancer, quand cela est possible, il appert que l’intervention animale pourrait s’avérer un facteur clé, en vue de favoriser la guérison des personnes affligées par cette maladie. La force spirituelle des chiens, des chats et des chevaux, pour ne nommer que ceux-là, se déploie telle une foudre d’énergie capable d’abattre les pires obstacles.

Survivre à trois cancers

Alice Déziel est formelle : « Mon oncologue m’a dit que ce n’est pas la médecine qui m’a sauvé la vie, mais bien mon cheval Dosty, un demi-sang canadien Quarter horse. » Ses longues hospitalisations étaient ponctuées de sorties pour aller le voir. Au retour, elle était sereine, plus calme et apaisée. On lui a dit, lors d’une hémorragie interne, qu’elle ne passerait pas la nuit. Pourtant, elle est toujours en vie. Dans les meilleurs comme dans les pires moments, Alice Déziel n’avait qu’en tête le prochain rendez-vous avec son cheval. Cela a certes participé à lui donner la force nécessaire pour s’accrocher.

Alice Déziel et son cheval, Dosty

C’est du moins ce que l’on serait portés à croire, car cette miraculée du monde médical a survécu à trois cancers successifs. Son premier s’est exprimé par un lymphome (cancer du sang) qui l’a rudement mis à l’épreuve. Puis, elle a dû se battre contre une masse au plancher pelvien. Et comme si cela n’était pas assez, un cancer du poumon a nécessité son ablation.

Se battre et vivre d’amour

Comment se fait-il qu’Alice Déziel soit toujours vivante? La chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie y sont certes pour quelque chose. Une volonté de se battre contre des adversaires plus grands que nature a aussi pesé dans la balance, sans compter un environnement empreint d’amour et d’attachement.

La relation entre un animal et son maître peut accomplir des merveilles. Cette cavalière dans l’âme continue d’en expérimenter les bienfaits depuis maintenant 10 ans avec son cheval, dont la stature imposante contraste avec une douceur incarnée. Les deux ne font qu’un. Ils se ressentent, se comprennent et ont établi une relation fusionnelle.

Alice Déziel a toujours aimé les chevaux. Avant d’avoir Dosty, elle se sentait fébrile à la vue d’un équidé. « Quand j’étais petite, ma mère affirmait qu’un cheval pouvait être dangereux. À contrario, mon père disait que cet animal était encore plus gentil qu’un chien. Dommage que les chevaux soient si gros, disait-il, car ils pourraient cohabiter dans une maison avec des humains », raconte-t-elle.

Peureux comme un lièvre

Dosty était naguère peureux comme un lièvre. Aujourd’hui, il est attentif à sa gardienne et agit comme un protecteur. Une randonnée passe, obligatoirement, par la communication verbale avec sa cavalière. Il suffit de lui parler pour qu’il connecte avec elle. Comme quoi un cheval est une créature très intelligente.

Alice Déziel voulait un cheval pour le monter et partir en randonnée, mais elle désirait aussi avoir un « gros toutou » pour jouer avec lui. Les épisodes ludiques étaient nombreux avec Dosty, notamment en compagnie du défunt cheval Ken, son premier coup de cœur. La tague et la cachette étaient leurs jeux favoris. Les deux compères filaient le parfait bonheur dans le box (enclos) et lors de randonnées, qui étaient toujours suivies d’une période allouée pour aller gambader, jouer et galoper dans le champ (package).

Du pur bonheur

Après avoir assouvi un besoin salutaire en dépense d’énergie, ces deux inséparables allaient ensuite rejoindre Alice et son conjoint. « Nous les retournions au box et leur donnions des gâteries. Puis, ils s’endormaient la tête et le museau blottis dans nos bras. Ça a été comme ça pendant des années », se souvient-elle.

Son rapport avec Dosty n’est pas axé sur la domination. Elle lui permet de vivre sa « vie de cheval » et mise sur une collaboration avec lui. Lorsqu’il a débarqué chez elle, cet animal arrivait d’un autre endroit et se sentait dépaysé. Elle lui a donné du temps et n’a rien forcé, marchant à ses côtés et respectant son rythme. Au bout d’un moment, il est redevenu joyeux, et ce fut le début d’une très belle relation entre eux.

Un fidèle allié

Pendant ses nombreuses épreuves à combattre le cancer, Dosty a été d’un soutien inestimable. Il était son fidèle allié, sans oublier son conjoint, qui l’a également appuyée pendant ses longs périples vers un mieux-être. Elle ne compte plus les fois où son cheval l’a aidée à se mouvoir et à se déplacer, en utilisant sa masse corporelle pour lui éviter des blessures et la protéger. À l’annonce du premier cancer, Dosty « volait » littéralement lors de randonnées, afin d’éviter les douleurs et les inconforts à sa fidèle compagne. Il était connecté à elle et en prenait grand soin.

Alice Déziel a un jour fait la connaissance de Sandy Letarte, qui a fait l’objet d’articles sur Réalité Animale. J’ai regardé plusieurs vidéos d’elle sur You Tube, où on la voit travailler avec les chevaux. Pour elle, il ne fait aucun doute que vivre harmonieusement avec un cheval suppose, inévitablement, d’apprendre à le connaître et de parler son langage.

La même approche

Son approche rejoint la sienne. Ni l’une ni l’autre ne cherche à dominer les chevaux, mais plutôt à établir une communication. « J’ai dit à Sandy à quel point j’aime ce qu’elle fait », raconte cette sexagénaire, pour qui le spectre de la maladie demeure toujours présent.

Malgré les séquelles permanentes causées par ses trois cancers, dont une perte d’énergie et des essoufflements chroniques, cette ex-administratrice d’un CLSC en congé de maladie se porte relativement bien. Dosty lui donne envie de poursuivre sa destinée, malgré l’adversité, prouvant ainsi que l’amour inconditionnel d’un animal est un cadeau du ciel, pour qui sait le reconnaître et l’apprécier à sa juste valeur.

Photos 1, 2 et 3: Dosty/Courtoisie/Alice Déziel

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