Par François G. Cellier
27 septembre 2015 — Un chat doit apprendre les bonnes manières afin d’assurer son avenir. Pour que cela soit possible, il lui faut être avec sa mère et la fratrie pendant ses trois premiers mois d’existence, seule façon pour lui de connaître un bon départ dans la vie.
Avant d’adopter un chat, toute personne devrait savoir, autant que faire se peut, à quel type d’animal elle a affaire. Raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à poser des questions à l’éleveur choisi: quel type d’interaction a eu la mère avec ses chatons? Combien de temps a-t-elle passé avec eux? Et quels ont été les jeux privilégiés par ces derniers, figurent parmi les plus fondamentales. Il faut savoir qu’au niveau du jeu, les mâles et les femelles n’ont pas nécessairement les mêmes comportements.
Un chat est né
Les sens d’un félin doivent être stimulés dès après sa naissance, à savoir le toucher, l’odorat, la vision et l’ouïe. On augmentera ainsi sa capacité d’adaptation future. À titre d’exemple, s’il n’a jamais vu de chiens quand il était petit, et qu’il se retrouve à devoir cohabiter avec cet animal dans une famille adoptive, peut-être s’y habituera-t-il. Par contre, l’adaptation avec des chiens inconnus pourrait être plus ardue.
« Les chats nouveaux nés traversent une période sensible durant laquelle leurs neurones et synapses sont en plein développement », nous dit Natalie Robidoux, consultante en comportement félin, éleveuse et propriétaire de la chatterie éthique baptisée “Sous le Saule”.
Seules les synapses stimulées dans un environnement donné survivront. Par conséquent, plus l’environnement social et physique est riche, plus les capacités adaptatives se développent chez un chat. « Si ce n’est pas le cas, il sera toujours possible de l’éduquer par la suite, mais il faudra le faire en mode apprentissage afin d’exorciser ses peurs », prévient Natalie Robidoux.
Un monde à découvrir
Pendant ses 12 premières semaines d’existence, un chat fait également connaissance avec ce qui l’entoure, en plus de socialiser avec ses semblables au moyen du jeu. Cette socialisation est extrêmement importante, car elle lui apprend l’inhibition de morsure, le contrôle des griffes, comment maîtriser son impulsivité et sa force.
Généralement, durant cette phase ludique, la mère réprimande les chatons qui adoptent de mauvais comportements, par exemple ceux qui mordent leurs frères et sœurs avec trop d’ardeur. Elle le fera en les serrant contre son ventre et en les fouettant avec ses pattes-arrières. Le petit peut aussi recevoir un coup de patte sur le museau.
Situation cocasse
Il y a quelques années, Natalie Robidoux a vu une chatte disputer l’un de ses chatons. Cela s’est passé dans sa chatterie. Le petit voulait monter dans les hauteurs, ce que la mère lui interdisait visiblement de faire en le ramenant au sol. Qu’à cela ne tienne, il s’entêtait à vouloir grimper.
Au bout d’un moment, elle l’a prise dans sa gueule et transportée jusque dans la salle de bain en le sermonnant. Ses miaulements étaient très audibles. Puis, elle est revenue sans lui. On entendait alors le chaton pleurer. Après avoir été isolé des autres pendant cinq minutes, le rejeton a ensuite reçu la visite de sa mère, qui l’a ramené au sein du groupe.
Pendant le chemin du retour, la discussion entre eux fut très animée. On avait vraiment l’impression que les deux félins se parlaient. Ceux qui ont des tendances à l’anthropomorphisme auraient pu croire, et avec raison, que le petit se faisait littéralement gronder.
Au final, il faut se rappeler que si un félin n’a pas pu s’identifier à son espèce, au moment opportun, il ne s’entendra probablement pas avec ses semblables. Un chat doit être un chat. Il lui faut connaître sa véritable nature. « Autrement dit, plus il en a vu pendant qu’il était petit, plus il sera capable d’en voir », conclut Natalie Robidoux.
Photo 1: Opération Chats Secours
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