3 octobre 2017 – La fatalité est venue me faucher la nuit dernière. Ma chatte, Mimi, s’est éteinte à l’âge de 13 ans. Elle souffrait d’une insuffisance rénale chronique. Ma relation avec elle était fusionnelle. L’attachement que nous avions l’un pour l’autre ne s’explique pas. Il relève du domaine du ressenti. Ceux qui ont des animaux savent de quoi je parle.
Mimi était omniprésente. Elle accourait quand je l’appelais et s’installait très souvent sur moi. Et comme l’aurait si bien dit l’auteure québécoise à succès, Chrystine Brouillet, elle avait une opinion sur tout. Son profil était hors du commun. Lorsque j’ai lancé Réalité Animale, le 15 décembre 2014, mon premier texte parlait d’elle. Mimi m’a été donnée par un ami qui est retourné dans son pays. Il n’a fallu que trois jours pour qu’elle m’adopte. Nous avons ensuite passé 10 années ensemble.
Véritable joyau venu d’un domaine où la vertu s’offre en cadeau, Mimi n’avait en commun avec les chats que la silhouette. Pour le reste, elle portait la marque des créatures uniques. Celles qui ne se dupliquent pas et dont la personnalité est particulière. Aujourd’hui, je me sens comme tous ceux qui vivent un deuil animalier. La douleur m’habite. Néanmoins, j’ai eu le sentiment du devoir accompli lorsqu’elle est partie. Cela m’a permis d’être plus serein.
L’heure qui a précédé l’euthanasie fut intense. Mais comme je me suis juré que jamais je n’abandonnerais Mimi, je lui ai parlé jusqu’à la fin, lui disant que je serais avec elle pour toujours. Sachant qu’elle souffrait, j’espérais que ma présence lui permette d’apaiser ses douleurs. Voir son animal à l’agonie, déjà mort avant de l’être est une expérience déroutante, vous en conviendrez.
Face à des situations semblables, je deviens philosophe : l’existence sur terre se résume, au mieux, à une lutte où l’allégresse se mêle aux peines multiples et à la déception. Je ne veux surtout pas être rabat-joie, mais seulement dire que nous portons tous un fardeau. Il faut accepter cette réalité. Cela dit, le deuil, quel qu’il soit, révèle en nous l’inattendu et la surprise. Je veux dire que nos réactions face à la mort sont imprévisibles. Moi qui croyais être anéanti après le décès de ma chatte, j’ai plutôt ressenti la douce mélancolie teintée d’une délivrance.
Pourquoi cette délivrance? Parce qu’une fois son diagnostic d’insuffisance rénale prononcé, il y a un an, je savais que le compte à rebours avait commencé. Ce qui m’a permis d’adopter certains comportements qui m’ont préparé à l’inexorable finalité. Là-dessus, je vous invite à lire un article récemment mis en ligne sur Réalité Animale. Il aborde le thème du pardon animalier, vu par Sandra Friedrich, une coach hors pair en cette matière.
Maintenant que Mimi est partie, je suis d’ores et déjà capable d’être en mode souvenir. D’imaginer plusieurs moments inoubliables vécus en sa compagnie, et qui ont enrichi ma vie. Curieusement, j’ai l’impression d’avoir cheminé avant et pendant son décès. Pour tout dire, avec Mimi, j’ai pris mon envol vers l’éternité, où j’irai éventuellement la rejoindre. « Dors en paix. Je t’aimerai toujours. »
Je tiens à remercier le Centre vétérinaire DMV, la clinique vétérinaire Pillet, Chantal Cadorette de Crémanimo et ma conjointe, France, pour leur soutien indéfectible dans cette épreuve.
Par François G. Cellier
Éditeur
Réalité Animale
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